Du 2 au 10 décembre, à Sète et à Montpellier, se tiennent les troisièmes Rencontres franco-espagnoles organisées par l’association Voix de l’extrême Poésie et Culture.
Cette année, elles ont pour thème « Enfants de la guerre, enfants de l’exil d’hier et d’aujourd’hui. »
Vous pouvez découvrir le très riche programme ICI
L’association Voix de l’extrême Poésie et Culture propose des actions culturelles éducatives et mémorielles. Elle est née d’une collaboration d’artistes espagnols, français, d’un courant poétique international qui place la poésie et l’art au service de l’engagement et de la mémoire. l’association s’attache à valoriser la mémoire historique, culturelle et poétique espagnole. Elle publie des anthologies internationales, avec la participation d’artistes et de poètes engagés. |
En 2021, ces Rencontres concernaient les « Femmes espagnoles en résistance, femmes libres et engagées en France«
Les voix des visages@by Ethel Muniz
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Le poème d’Antonio Machado (poète espagnol 1875-1939)
est extrait de Champs de Castille résonne à travers le temps …
A lire à voix haute en espagnol et/ou en français …
aminante, no hay camino
Todo pasa y todo queda,
pero lo nuestro es pasar,
pasar haciendo caminos,
caminos sobre el mar.
Nunca persequí la gloria,
ni dejar en la memoria
de los hombres mi canción;
yo amo los mundos sutiles,
ingrávidos y gentiles,
como pompas de jabón.
Me gusta verlos pintarse
de sol y grana, volar
bajo el cielo azul, temblar
súbitamente y quebrarse…
Nunca perseguí la gloria.
Caminante, son tus huellas
el camino y nada más;
caminante, no hay camino,
se hace camino al andar.
Al andar se hace camino
y al volver la vista atrás
se ve la senda que nunca
se ha de volver a pisar.
Caminante no hay camino
sino estelas en la mar…
Hace algún tiempo en ese lugar
donde hoy los bosques se visten de espinos
se oyó la voz de un poeta gritar
“Caminante no hay camino,
se hace camino al andar…”
Golpe a golpe, verso a verso…
Murió el poeta lejos del hogar.
Le cubre el polvo de un país vecino.
Al alejarse le vieron llorar.
“Caminante no hay camino,
se hace camino al andar…”
Golpe a golpe, verso a verso…
Cuando el jilguero no puede cantar.
Cuando el poeta es un peregrino,
cuando de nada nos sirve rezar.
“Caminante no hay camino,
se hace camino al andar…”
Golpe a golpe, verso a verso.
Marcheur, il n’y a pas de chemin
Tout passe et tout reste
Mais notre destin c’est de passer
Passer en créant des chemins
Chemins sur la mer
Je n’ai jamais poursuivi la gloire
Ni laissé dans la mémoire
Des hommes ma chanson ;
Moi j’aime les mondes subtils,
Légers et doux,
Comme des bulles de savon
J’aime les voir se peindre
De soleil et graine, voler
Sous le ciel bleu, vibrer
Subitement et se briser
Je n’ai jamais poursuivi la gloire
Marcheur, ce sont tes traces
Le chemin et rien de plus ;
Marcheur, il n’y a pas de chemin
Le chemin se crée en marchant
En marchant se crée le chemin
Et en tournant les yeux derrière
On voit le sentier qui jamais
Ne doit de nouveau être foulé
Marcheur, il n’y a pas de chemin
Sinon celui des étoiles dans la mer…
Ça fait un temps que dans ce lieu
Où aujourd’hui les forêts se vêtissent d’aubépines
On a entendu la voix d’un poète crier :
« Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se crée en marchant… »
Coup par coup, vers par vers…
Le poète est mort loin du foyer.
Le couvre la poussière d’un pays voisin.
En s’éloignant ils l’ont vu pleurer.
« Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se crée en marchant… »
Coup par coup, vers par vers
Quand le chardonneret ne peut chanter.
Quand le poète est un pèlerin,
Quand il ne sert à rien de prier.
« Marcheur il n’y a pas de chemin
Le chemin se crée en marchant… »
Coup par coup, vers par vers …
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